Loi EGALIM : Menus végétariens obligatoires dans les cantines scolaires

Depuis que la loi Egalim a été votée en novembre dernier, tous les établissements scolaires de France, depuis la maternelle jusqu’au lycée, doit proposer au moins un menu végétarien par semaine dans leur cantine. À noter que le menu peut constituer une alternative à d’autres menus dans le cas où l’établissement propose plusieurs menus.

La loi Egalim pour faire évoluer les pratiques alimentaires

L’article 24 de la loi nº 2018-938 du 30 octobre 2018 prône l’alimentation saine, durable et accessible à tous. Selon les mesures énoncées par la loi Egalim, les cantines scolaires doivent désormais proposer un menu végétarien au moins une fois par semaine aux élèves. Un groupe de travail issu du CNRC dédié à la nutrition, ainsi qu’à la diversification des protéines sera prochainement constitué et va veiller à ce que les mesures soient mises en œuvre. Des outils d’accompagnement seront ainsi proposés aux différents acteurs de la restauration collective et cela inclut une formation des équipes en cuisine, l’aide à la création de repas équilibrés, etc.

Effective depuis le 1er novembre 2019, la loi Egalim s’inscrit dans le cadre du nouveau Programme national pour l’alimentation (PNA3). Elle sera appliquée pendant une période expérimentale de deux ans, période durant laquelle l’on évaluera l’impact de la mesure sur le coût des repas, le gaspillage alimentaire et les taux de fréquentation des établissements de restauration collective scolaire. Le Conseil national de la restauration collective (CNRC) va superviser le projet et s’assurer de sa bonne marche. Il sera appuyé dans ce projet par des représentants des opérateurs de restauration collective (SNERS, SNRC, Restau’Co…) et des collectivités territoriales (AMF…). Après six mois, le CNRC va transmettre les résultats de cette expérimentation au Parlement.

Un changement qui a du bon !

Même s’il n’y a aucune sanction prévue en cas de non-application de la loi Egalim, il reste que certaines communes et villes de France ont choisi de suivre le changement, espérant ainsi initier leurs élèves à de meilleures habitudes alimentaires. Pour rappel, les repas doivent inclure des ingrédients sains comme des céréales, des légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots…), des produits laitiers, des œufs, etc.

À Valence, dans le Drôme, les écoliers découvrent ainsi une fois par semaine un menu 100% végétarien, sans poisson ni viande. C’est également le cas à Meudon, dans les Hauts-de-Seine, où les élèves avaient déjà, pu goûter de temps en temps à un plat végétarien. Désormais, les couscous végétariens, les blanquettes de tofu et autres plats à base de protéines végétales seront proposés une fois par semaine dans les cantines.

L’(in)organisation de la mesure

Si l’initiative plait, toutes les communes ne sont toutefois pas enthousiastes à l’idée de changer le menu de leur cantine scolaire. Certains évoquent des problèmes d’équipements et de coût tandis que d’autres estiment que de tels changements ne peuvent pas se faire du jour au lendemain. Comme le texte officiel commence par « à titre expérimental », certains maires en charge de la restauration scolaire dans les maternelles et les écoles élémentaires se sont dit qu’ils pouvaient tout simplement passer outre.

Selon Élodie Vieille-Blanchard, présidente de l’association végétarienne de France, il n’est pas toujours évident pour ceux qui n’ont pas l’habitude de créer des menus qui sont à la fois sains, équilibrés et gourmands. L’Association végétarienne de France (AVF) rajoute que pour espérer la participation des acteurs, il faut que l’exécutif se donne les moyens de les accompagner et de les informer sur les avantages que promet la mise en place de la loi (réduction des coûts, des gaspillages alimentaires et surtout une alimentation plus équilibrée à la clé).  

Un sondage BVA réalisé en 2018 pour Greenpeace a révélé que 6 Français sur 10 se disent favorables à la mise en place de menus végétariens dans les cantines scolaires. L’AVF pour sa part, soutient que 11 % des 16-25 ans s’abstiennent de manger de la viande ou du poisson. Dans six mois seront rendus les premiers résultats de l’application de la mesure, espérons que les appréciations soient positives.